2018 – Warm War

2017 – Warm War

Exposition du 22 mars au 25 mai 2018

Article paru dans Junk Page (mai 2018) .                     Article paru dans Sud-Ouest (mai 2018)

 

Cette exposition est le fruit d’une collaboration entre Léa Le Bricomte, artiste internationale, Silicone espace d’art contemporain et les étudiants d’Hypokhâgne histoire de l’art du lycée Montaigne.

Léa Le Bricomte s’empare des objets du lexique guerrier et de l’iconographie militaire (obus, munitions, uniformes, armes) pour les détourner en objets pacifiques et humanistes.
Par la fusion et l’hybridation d’éléments provenant de cultures et de pratiques différentes, elle opère une conversion des objets de violence et de pouvoir en oeuvres de quiétude et de spiritualité, bousculant ainsi les frontières entre plusieurs domaines.
L’artiste crée des déplacements.
La série d’obus montés sur des roues de skateboard (Free Rider) et les luminaires en forme de molécules d’explosifs (Explosives lights) ou de bandes mitrailleuses (Fire) relèvent du jeu en inversant les notions de vie et de mort. L’architecture sacrée bouddhiste (Stupa) surmontée d’un missile rouge devient une rampe de lancement et instaure un rapprochement formel entre le monde spirituel ancestral des tibétains et le monde industriel et spatial de nos guerres modernes.
Pour déjouer l’infaillibilité guerrière, Léa Le Bricomte évoque la lutte et la domination.
Les renards naturalisés (Warriors), accompagnés de bandes mitrailleuses et de munitions de gros calibre, prennent les armes. Ils sont les résistants de la forêt et deviennent la métaphore de la revanche du vivant sur l’industrie guerrière.

Les APAV 40, obus de mortier et grenades (Guerre de Tribus), associés à des plumes provenant d’une réserve indienne canadienne fusionnent les cultures guerrières occidentales et amérindiennes en mixant la brutalité et la froideur du monde industriel à l’artisanat de l’apparat guerrier indien.
La veste militaire d’un haut gradé de l’armée américaine (Red Cloud en hommage au grand chef guerrier) couverte de lanières et de plumes rappelle la présence des amérindiens dans tous les conflits armés depuis la Première Guerre mondiale en associant la hiérarchie du pouvoir avec la méditation chamanique (dont la présence du petit renard Hoki prolonge la médiation). Chaque fois, l’artiste additionne et fusionne les antagonismes pour interpeller notre perception et faire appel à notre conscience : en s’emparant des objets guerriers, elle en inverse les propriétés afin de produire une nouvelle matière plus sereine, apaisée et optimiste.

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