2019 – Pars Cours Vole et Nage, de l’énergie du monde

2019 – Pars Cours Vole et Nage, de l’énergie du monde

Dans le cadre du WAC#2 (week-end de l’art contemporain) des 5, 6 et 7 juillet 2019
Exposition du 4 juillet au 04 septembre 2019
Avec la participation des étudiants en Hypokhâgne Histoire de l’art

wac#2 – 5, 6, 7 juillet

À partir de la carte de Cassini (réalisée au XVIIIe siècle par la famille Cassini), première carte topographique et géométrique du royaume de France s’appuyant sur une triangulation géodésique, les étudiants d’hypokhâgne de l’option histoire de l’art sous la tutelle de l’artiste Alice Raymond ont tracé pour la Vitrine des essais une carte du sud de la France constituée de grandes traverses verticales. C’est à partir de ces grands triangles de zones habitées que l’on peut suivre le détail de nos régions en contournant les milieux naturels des espaces non triangulés. Cette Description géométrique de la France coloriée à la main (titre de la publication de Cassini Thury en 1783) est un prolongement des cartes collaboratives de l’artiste.

« Alice Raymond développe un travail plastique entre sculpture, peinture et représentation cartographique. Elle utilise ses matériaux, peintures, couleurs, supports en fonction des lieux où elle se trouve. Ses œuvres portent l’empreinte du territoire, réalisées à partir des ressources locales suite à des rencontres. Elles rejoignent alors l’enjeu écologique et le nomadisme. L’artiste compose un langage, un système de codes, de notations qui restituent une compréhension d’un territoire traversé. Cette règle du jeu l’amène à de multiples combinaisons de lignes, de formes et de couleurs.

Chaque tracé et geste de couleur relève d’une expérience d’un arpentage d’un lieu. Alice Raymond met en parallèle système de codification et travail de la matière. Dans ses dessins, les cercles de couleurs symbolisent ses marches. Ils condensent le temps passé à parcourir une ville. Ses œuvres, de la sculpture de petit format, à la peinture, jusqu’à l’installation, incarnent un espace-temps et la possibilité d’un mouvement. De différents médiums, celles-ci sont des indices d’un territoire exploré. D’abord documents, elles changent selon le temps. Certaines œuvres se transforment pour être une nouvelle étape pour une autre. Son travail est toujours en mouvement, in process et évolue selon les contextes et expériences de terrain.

Dans ses sculptures, des lignes en bois convoquent une tension entre élément naturel et construction. Un déséquilibre émane de ses petites structures linéaires, entre sculpture et dessin dans l’espace. En équilibre, elles incarnent une tension entre fragilité et fixité. Elles dessinent des ombres et de nouvelles lignes entre elles. Ce qui provoque l’impression d’un espace mental dans un lieu physique.

« Codification + Composition = peintures linguistiques. »

Alice Raymond suggère par ses tracés de formes colorées une sensation d’instabilité du monde. Par ses gestes d’effacement et de recouvrement, elle évoque la découverte d’un paysage, strate par strate. Ses peintures font penser à des toiles, à des couvertures qui prennent place comme éléments d’habitations, cabanes, tentes, protections.

Des œuvres se plient, se déplient, parfois montrées partiellement et dessinent de nouveaux territoires. En faisant disparaître les cadres, l’artiste crée en permanence des possibilités de transformation. Des toiles libres se déploient comme des cartes et prennent différents sens. Elles contiennent plusieurs couches d’histoire qui se révèlent au fur et à mesure de leur développement dans le lieu. Elles s’offrent alors à l’exploration, tels des territoires qui se construisent et se reforment en permanence.

 « Vivantes », certaines toiles peuvent être activées. Elles migrent des murs au sol, s’étendent et se plient. Elles font écho à une déambulation, à de nouvelles traces, des lignes venant répondre au passage des visiteurs.

Ainsi, Alice Raymond se sert des principes cartographiques pour développer d’autres manières d’envisager la relation des œuvres à l’espace d’exposition. En effaçant les contours et en s’affranchissant des bords, elle cherche à supprimer les frontières et attire notre regard sur les transformations du territoire. »

Topographie de voyages par Pauline Lisowski
http://aliceraymond.com/

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