2012 – C’est apprendre à mourir

2012 – C’EST APPRENDRE À MOURIR

Exposition du 12 avril au 5 juin 2012 avec les œuvres du Frac Aquitaine

C’est apprendre à mourir est une exposition conçue et présentée par les étudiants d’hypokhâgne option histoire des arts (classes préparatoires aux grandes écoles) et les lycéens bac littéraire du lycée Montaigne avec les œuvres du Frac Aquitaine de Hervé Coqueret, Frédéric Duprat, Anne-Marie Durou, Piero Gilardi et Gunilla Klingberg.

L’exposition est le fruit d’une collaboration entre l’établissement scolaire (le lycée Montaigne et Corinne Szabo, professeur d’art) et le Frac Aquitaine (Fonds régional d’art contemporain), institution qui a pour mission la diffusion et la sensibilisation à l’art d’aujourd’hui. Les œuvres ont été choisies par les élèves, qui ont joué un temps le rôle de commissaires d’exposition, en relation avec le programme d’histoire de l’art en hypokhâgne, notamment tourné sur le fonctionnement des institutions artistiques et du monde muséographique.

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Le titre « C’est apprendre à mourir », issu des Essais de Montaigne, illustre la rencontre entre la figure du philosophe baroque attaché à la question de la vanité et les étudiants en lettres du lycée. Le portrait de Montaigne en vanité (visuel) naît de la fusion du regard du philosophe et de celui de l’étudiant sur une question existentielle, touchant le mirage de la société de consommation et faisant écho à l’emplacement de l’exposition dans une des vitrines de la rue Sainte Catherine. Ainsi au milieu de chaussures, de vêtements et d’encas, l’exposition surgit, se glisse dans l’espace public commerçant, pénètre le quotidien du passant interpelé. Ce qui s’impose alors à lui est l’ambiguïté des œuvres qui renvoient, d’une part à l’être dissimulé derrière des objets futiles et d’autre part, à l’horizon ultime qui annonce en toute apparence terrestre sa mort prochaine.

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Ainsi les œuvres choisies renvoient toutes à la vanité d’un monde d’apparences liées aux biens de consommation et donc vouées à l’éphémère, à la caducité jusqu’à montrer leur propre destruction. Spar Loop de Gunilla Klingberg, Vestito natura betulle de Piero Gilardi ou Figure sur l’herbe de Anne-Marie Durou font office de trompe-l’œil de notre dépendance envers la mode ou les marques de la consommation, dans une sorte d’hypnose qui joue à la fois sur la séduction et le rejet et qui annule au final les mises en scène. Les œuvres Sans titre de Frédéric Duprat traduisent de manière inconsciente la disparition perpétuelle et angoissante des matériaux ou des êtres naturels et dénoncent la vanité humaine par la possession et la destruction. Enfin Fondu enchaîné d’Hervé Coqueret montre cette idée récurrente de la disparition progressive des choses. La vitrine devient alors une sorte de miroir des agissements du spectateur, par l’imitation d’un magasin de la rue Sainte Catherine critiquant son propre contenu et créant ainsi un paradoxe lié au monde muséal, car le musée n’est-il pas lui-même devenu aujourd’hui un lieu de consommation courante à l’image de notre vie ?

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