Voyage en Grèce

En Grèce pour un voyage pédagogique, passionnés par la culture antique et les langues anciennes, les élèves et étudiants latinistes des classes de première, terminale et HKAL nous invitent à les suivre tous les jours dans leurs découvertes quotidiennes.


Vendredi 11 avril 2025

6 h 00 – Le réveil sonne, tout le monde se réveille pour entamer cette première journée de notre séjour. Nous prenons un rapide petit-déjeuner avant de prendre le bus à 7 heures, prochain arrêt Athènes !

8 h 20 – Le bus arrive et nous découvrons la capitale grecque. Nous nous promenons au pied de l’Acropole avant de visiter son musée à 9 heures.

De 9 h 00 à 11 h 00 – Nous visitons donc le musée de l’Acropole où nous pouvons admirer mille et un vestiges du lieu le plus emblématique de la Grèce. Les pièces maîtresses sont sans trop de doute les restes des frontons et des frises du Parthénon (temple d’Athéna guerrière) dont certaines pièces manquent à l’appel, mais le musée leur garde une place.

De 11 h 00 à 12 h 00 – Nous montons enfin sur l’Acropole, et au cours de notre chemin, nous croisons le théâtre de Dionysos (dieu de la vigne, de la fête et des excès) qui a permis le début du théâtre grec. Arrivés en haut, nous traversons les grandes portes de l’Acropole pour enfin découvrir ces monuments dont on nous a tant raconté les histoires, l’Erechteion et le Parthénon. Les colonnes semblent s’élever à perte de vue et bien évidemment, tout le monde s’en donne à cœur joie pour immortaliser le moment. Une fois remis de nos émotions, nous descendons et nous dirigeons vers le point de restauration.

Pause méridienne – Dirigés par Mme Mauche, nous allons dans une échoppe de pita où nous pouvons recharger nos batteries avant d’attaquer l’après-midi.

14 h 15 – Nous entamons la visite du musée national d’archéologie où dès l’entrée, nous fait face le masque d’Agamemnon en or. Au long de la visite, nous rencontrons également diverses œuvres biens connues comme le buste d’Alexandre le Grand, ou encore une statue en bronze de Poséidon ou Zeus, il y a encore débat puisque la main avec laquelle il lance quelque chose est désormais vide. Nous pouvons aussi admirer des centaines de poteries antiques contant les plus grands mythes, d’Héraclès à la guerre de Troie.

15 h 30 – Les élèves se partagent en plusieurs groupes et vont faire quelques emplettes pour rapporter une trace de ce voyage. Arrivés au point de rendez-vous avec un léger retard et quelques bâtons dans les roues pour certains (merci les cartes), nous nous retrouvons obligés d’attendre les professeurs pendant une éternité (au moins 11 minutes) avant de rentrer à Loutraki.

19 h 00 – Après un léger repas, tout le monde se rend sur la plage pour admirer notre premier coucher de soleil grec au bord de la mer (plutôt bonne d’après une élève).

Notre première journée se conclut donc ainsi, et demain, cap sur Mycènes.

Achille


Samedi 12 avril

Kalimera,
Νους σομμες λε 12 ανριλ 2025 ετ δ’εστ νοτρε δευσιεμε ιουρ εν Γρεσε!
Aujourd’hui, direction Péloponnèse, ou la région aux 13 chats! (« Attention à ne pas attraper la gale Charlotte ! »)
Après avoir rencontré notre super guide Sophia, nous avons entamé notre voyage et commencé par Mycène et ses trésors archéologiques. Mycène est une ville où l’apogée se situe entre -1500 et -1200. Elle est une des deux grandes puissances du deuxième millénaire avant notre ère, avec celle de la civilisation minoenne en Crête qui finira (on n’en est pas sûr) sous les tsunamis, sous le feu des incendies ou complètement dévastée par des luttes royales. La civilisation mycénienne, quant à elle, arrivera à son terme par des attaques barbares (là encore, on est sûr de rien). La puissante Mycène se construit sur une colline, avec son château au sommet, contrairement à la Crête où la ville se fond dans une vallée fertile avec une cour au centre de son château et un système architectural très symétrique. Elle est également connu pour être la ville résidence du puissant Atride Agamemnon aux pouvoirs étendus (il a autant de titres que de pierres dans son palais).
Comment parler de Mycène sans évoquer la fameuse porte aux lions ! Les lions sans tête sont sculptés dans un triangle caractéristique des portes de l’époque: chaque grande porte a un triangle au-dessus d’elle qui permet aux pierres qui forment l’arche de supporter moins de poids. La ville est également fortifiée: la muraille mesure 900m de long, et on peut remarquer que le penchant vers la plaine et la mer est plus fortifié que celui qui se tourne vers les montagnes. En effet, ces dernières forment une barrière naturelle contre les invasions ennemies (a contrario de la plaine et de la mer qui sont très accessibles). Cette muraille est renforcée à 3 reprises: en -1500, en -1400 en -1250 (environ).
À la fin de ces explications par Sophia, nous avons disposé d’un temps pour déambuler dans les ruines, où nous avons eu la chance d’observer beaucoup de vestiges que possédait le puissant Atride Agamemnon aux pouvoirs étendus : son chat (toujours vivant et retrouvé depuis peu), un de ses mégots de cigarette, et sans oublier son rappeur personnel, M.P. ! L’architecture hightech de l’édifice nous a surpris avec notamment ses canalisations en plastique bleu ou sa terrasse bétonée où le puissant Atride Agamemnon aux pouvoirs étendus faisait disposer ses parasols. Une pierre marquait également le passage du célèbre homme ; creusée pour son fils qui était irrité de perdre constamment aux billes (source à vérifier…).
Nous avons ensuite observé les deux types de tombeaux les plus courants en Grèce antique: les tombeaux à fosse et les tombeaux à chambre. Un tombeau à fosse est visible juste à côté de l’entrée de Mycène, où on a retrouvé 18 membres de la famille royale parés de 15kg d’or… chacun ! Pas très loin de Mycène se trouve l’autre type de tombeau, le tombeau à chambre, avec la présence du fameux tombeau d’Agamemnon et du trésor d’Atrée. Les défunts sont tout d’abord enterrés puis placés dans des sarcophages en position fœtale, inspirant ainsi un renouveau, une nouvelle naissance après la mort. Ajoutons d’ailleurs que l’on posait à côté des défunts quantités d’objets du quotidien et de bijoux (15kg d’or, on le rappelle!) et ce, pour les aider dans leur vie après leur mort.
A l’heure méridienne, on a mangé dans un restaurant qui nous a servi des plats typiques de la Grèce : moussaka, salade grecque, de l’agneau et en dessert une orange au savoureux goût de soleil. On a repris le bus pour Nauplie où, après une courte explication de la guide autour d’une place aux colonnes à l’envers, on a eu quartier-libre et nous en avons profité pour acheter des souvenirs.
On s’est ensuite dirigé vers le théâtre d’Épidaure et le sanctuaire d’Asklépios, bipant avec difficulté le rouleau de 5 mètres de long de billets d’entrée. Ce site archéologique était autrefois célèbre pour son hôpital, et pour le rôle du temple d’Asklépios, dieu de la médecine, à qui les malades adressaient des prières, et s’endormaient dans l’espoir de guérison. Un bâtiment en face du temple servait à cet effet : des lits étaient disposés dans une grande salle pour les malades. Plusieurs récits racontent que le dieu est venu dans leurs rêves et qu’il les aurait guéri, comme cette femme à qui il aurait touché le ventre, lui permettant d’avoir un enfant avec son mari, ou cet homme avec un pieu dans le pied, qu’un serpent à mordu à l’orteil durant son sommeil au sanctuaire, et qui s’est réveillé en affirmant avoir rêvé de cet homme qui lui guérissait le pied en lui touchant l’orteil. On gravait ensuite sur une petite plaquette la partie du corps guérie. Suite à leurs guérisons, les malades pouvaient profiter par exemple d’un agréable temps au théâtre, celui d’Épidaure pouvaient contenir jusqu’à 12.000 spectateurs après l’ajout des gradins supérieurs ! L’acoustique a été étudié de sorte à ce qu’à un point précis au centre de l’édifice le son traverse les gradins jusqu’aux spectateurs assis le plus haut. Très bien conservé (et reconstruit), la vue à son sommet est magnifique.
Suite à la visite du théâtre on a eu la possibilité de visiter le musée ou le site archéologique selon nos préférences.
Il fut bientôt l’heure de rentrer et on eut droit à des loukoums achetés avec grande bonté et gentillesse par Mme Mauche, la merveilleuse professeure des hypokhagnes, avant d’embarquer pour le voyage du retour à l’hôtel de Loutraki.

La journée se termine sur un temps libre avant le repas et un dodo tôt pour être en forme pour la longue journée de demain. Cette journée restera dans nos mémoires comme celle où on apprit beaucoup de M.P., le célèbre, que dire, le mythique aède mycénois !

Élisa et Ephène


Dimanche 13 avril

La dernière journée de notre épopée débuta…par une sieste. Le départ à 6h30 a été assez difficile mais on a pu en profiter pour voir l’Aurore aux doigts de rose quitter le lit de Triton. C’était superbe !
Au programme aujourd’hui : rencontre avec la Pythie au sanctuaire apollonien de Delphes, puis purification au monastère d’Osios-loukas.
Lorsqu’on arrive en bus, on longe le sanctuaire d’Athéna avant d’arriver à celui, imposant, du dieu des arts et de la prophétie. Mais pourquoi un culte à Athéna, ici, aussi proche de celui d’Apollon ?! Notre envoyé spécial aux galets légers nous a chuchoté le scoop : la déesse de la sagesse aurait une liaison secrète avec le dieu du Soleil !
(°○°)/ Cependant une autre interprétation nous est parvenue : une riche famille athénienne au service de la déesse aurait construit un temple à son effigie pour lui faire de la pub auprès des pèlerins.
Delphes est un lieu mythique où viennent en pèlerinage de nombreuses cités toutes plus puissantes les unes que les autres, ainsi que beaucoup de particuliers qui souhaitent consulter la Pythie. Cette dernière se cachait derrière un rideau, parlait dans une langue tout à fait mystique (si on peut appeler cela une langue), provoquée par de potentiels gaz hilarants, langue qui était ensuite traduite par des prêtres. Mais attention, pour pouvoir recevoir l’immense honneur de parler à la Pythie, il fallait impérativement que votre chèvre personnelle ait tressailli devant la source sur le chemin qui mène au sanctuaire! Un pass prioritaire était donné à ceux qui… avaient de l’argent, comme les cités qui avaient offert les trésors les plus importants par exemple… Il était recommandé d’offrir des présents et des trésors au dieu Apollon, mais en faisant attention à ne pas venir durant les trois mois où Dionysos prenait la place du dieu des
Arts qui allait se purifier au pôle nord (enfin le pôle nord pour les Grecs…). Et puis n’oubliez pas, il fallait sacrifier de la nourriture au Dieu Phoibos car, comme le dit notre très chère source APoulon (à vérifier, comme toujours), la Pythie vient en mangeant ! Petite anecdote : Alexandre le Grand, voulant conquérir la Perse, souhaitait interroger la Phythie; Mais, comme elle ne voulait pas, il l’attrapa par les cheveux et l’oracle cria Je ne peux pas te résister » Le conquérant n’en demanda pas plus et se dit : OK, ça veut dire que je suis irrésistible, let’s go to Perse ! (Alexandre était déjà bilingue à l’époque).
Tout au long de la visite guidée par notre spécialiste grecque (notre déesse Mme Mauche), nous avons pu observer de magnifiques vestiges comme le nombril du monde qui est une pierre utilisée par Zeus pour marquer l’endroit où ses aigles se seraient rejoints après avoir parcouru la moitié du monde à la même allure (pierre qui aurait aussi servi à Rhéa, mère de Zeus, pour sauver son fils de son mari Chronos en lui faisant ingérer le caillou à la place de son bout de chou), ou encore de superbes poubelles tous les 500m (offrandes athéniennes ?) en marbre blanc (ou peut-être était-ce de la pierre ?). Le théâtre dont on a observé les ruines a été financé par Herode Atticus au IIème siècle ap.J.C. (il a été difficile de monter les bétonnières jusqu’en haut) mais il existait déjà avant (en terre) car Delphes voulait concurrencer avec Olympie qui avait la cote avec ses Jeux. Delphes a donc organisé des jeux à son tour, en ajoutant, en l’honneur d’Apollon, des joutes musicales dont certaines partitions ont été retrouvées, nous permettant d’avoir un aperçu de la musique de l’époque. Nous avons également pu apercevoir les fameuses descriptions touristiques en braille qui ont permis à Œdipe de découvrir sereinement tout le site. Pour ceux dont l’accès était compliqué, pas d’inquiétude, une cabine téléphonique en bas de la colline permettait d’appeler en direct la Pythie et de recevoir un oracle, pour 0,99 drachme le prix du SMS et 1,99 l’appel. Par exemple, un Grec que nous avons rencontré (était-il vraiment grec?) nous a raconté qu’il avait vu la Pythie en rêve et qu’elle le prévenait de prendre un lacet de rechange; pour cause, il aurait dû suivre cet oracle car il brisa sa sandale le lendemain.
Ensuite, direction le musée de Delphes où est exposé tout ce qu’on a retrouvé sous les décombres des bâtiments, i.e tout ce qui n’a pas été fondu par nos chers ancêtres les Francs. Évidemment, il y avait beaucoup de représentations d’APoulon, euh… d’Apollon mais la star du musée reste tout de même la statue bien conservée d’un aurige, jeune homme qui participe aux courses de char, où seule manque la main. Selon notre source habituelle, il est possible que cette main n’ait jamais existé…#premierathleteparalympique.
Notre périple a continué dans un restaurant à la vue magnifique où nous avons mangé plusieurs autres spécialités grecques, puis nous avons repris le bus pour aller au monastère d’Osios-loukas. Construit au Moyen-Age, ce petit monastère se caractérise par son architecture byzantine: la religion va de pair avec l’or, les fresques murales colorées et les mosaïques. Mais la couleur ne se trouve pas seulement à l’intérieur comme on a pu le constater par le rouge qui domine tout l’extérieur du monastère. De plus, il surplombe la vallée et est entouré de montagnes, ce qui est idéal pour mener une vie ascétique, i.e une vie simple éloignée de toutes civilisations. D’ailleurs, pas besoin d’aller à la ville quand on fabrique sa propre huile d’olive! Après cette dernière visite, le bus s’est soudainement transformé en dortoir.
Notre épopée se termine doucement, en rythme avec Aurore qui rejoint son amant. Encore une soirée à se promener dans les rues de Loutraki ou sur la plage, pour profiter de ces derniers moments dans la magnifique Grèce. Tout le monde revient avec de nombreux souvenirs, immortels dans nos mémoires, mais aussi matériels tels que des bracelets, des tot-bags ou des kangourous (pour les plus particuliers).

☆ Un grand merci à Mme Mauche, Mme Oubre et M. Poulon, sans qui ce voyage inoubliable ne se serait jamais fait. On a hâte de repartir avec vous pour de nouvelles aventures ! ☆
Γεια σας !

Élisa et Ephène


Lundi 14 avril

Départ à 7h30 de l’hôtel de Loutraki alors que le soleil se lève et que les chiens errants vaquent à leurs occupations. Il règne dans l’air comme un parfum de départ et de mélancolie. Les mines sont fatiguées mais heureuses. Nous récupérons un panier repas et montons dans l’autobus en direction de l’aéroport. Le bus suit le tracé de la route que fit Thésée lorsqu’il se rendit à Athènes et qu’il lui fallut affronter différents bandits, notamment Sciron qui précipitait les voyageurs du haut d’un rocher (aujourd’hui percé de part en part par l’autoroute) dans la mer où une tortue géante les réceptionnait bien volontiers !
Aéroport en vue…
Adieu !

Pour marque-pages : Permaliens.

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