Concours photo(géo)graphique 2023-2024

Une sélection des photo(géo)graphiques est présentée ci-dessous. Ces mêmes images sont également exposées dans la Vitrine des Essais, à l’entrée du lycée Montaigne, rue Sainte Catherine.
Merci à tous les participants du concours.


Les frontières invisibles de la rue Sainte-Catherine, Bordeaux

La rue Sainte-Catherine est présentée comme la plus longue rue commerçante et piétonne d’Europe. Elle symbolise les flux de la mondialisation et notre société de consommation entre diversité des ethnies, des générations et des classes sociales. Les frontières sont ainsi invisibles mais bien présentes.

Mélissa Maisonnave


Cohabitation, Floirac (mars 2024)

La frontière tendue entre deux mondes contraires.
Les vignes déploient leurs bras verts, symboles de la vie sauvage et de la fertilité tandis que les bâtiments s’élèvent, émissaires d’une urbanisation galopante, grignotant insidieusement le territoire naturel. Entre les deux, un mur de béton, mince et précaire, côtoie un filet, fragile. Cette frontière, à la fois tangible et évanescente, reflète la délicate coexistence entre la croissance urbaine et la préservation de la nature. Dans cet équilibre instable, chaque fil est une métaphore des limites que nous imposons à la terre, invitant le spectateur à méditer sur notre rapport avec l’environnement qui nous entoure.

Rosalie Piat


Frontière fluviale, Madagascar (12 juillet 2023)

Le village sur la montagne (Vohilava, 200 habitants) est accessible à pied depuis le pont Faraouny (2 heures de marche) ou en pirogue sur le fleuve de Faraouny (20 minutes), qui marque aussi la frontière avec le village voisin (Nihonana, 300 habitants). En plus d’être la frontière entre les deux territoires, le fleuve est essentiel permettant les échanges de marchandises entre villages, la pêche et les déplacements vers les plus grandes villes. Il est primordial pour l’accès à l’eau dans les villages et dans les rizières. Il contient des zones de recherche d’or (principale source de revenus avec l’agriculture) disputées par les maires des villages. Au-delà d’être un soutien pour l’économie mais aussi une source de conflits, cette frontière est idolâtrée et vénérée par les habitants des deux territoires (il est interdit de se baigner avec des vêtements rouges dans le fleuve).

Paul Beyer


Contraste, Bassin d’Arcachon (28 février 2024)

Photographie prise depuis la plage du Lapin Blanc à La Teste-de-Buch. Vue sur les communes du Teich et de Biganos en arrière-plan.

Cette photographie est marquée par un contraste visible entre les plans : on distingue au premier plan des oiseaux marins incarnant l’espace naturel qu’est le bassin d’Arcachon. Au loin, les fumées émanant de l’usine de Biganos, un château d’eau et un clocher d’église témoignent de l’empreinte humaine sur l’environnement. Entre les deux, l’eau incarne une frontière, renforcée par sa couleur froide, entre la zone anthropisée et l’écosystème marin.

Adèle D’abbundo-Pitillion


Please do not mind the gap created by borders, Gare de Padova, Italie (24 février 2024, 11h51)

A cet instant, le voyageur ne se soucie de l’intervalle entre sa position et la destination choisie. Il sait que les frontières qui séparent ces deux points tendent à apporter des dimensions annexes à une distance essentiellement physique et s’en est donc affranchi.

La gare, l’intervalle entre le marchepied et le quai représentant les premières de ces frontières ne l’importent guère davantage, elles le distinguent pourtant de ceux qui resteront dans cette ville.

Il pense à un monde dont l’espace à tous appartiendrait.

Elliott Lacour


Mahain Arria, Pays basque

Cette photographie représente une table de pierre située exactement à la frontière entre la France et l’Espagne, dans le pays basque. Elle se situe sur la route qui mène au col de Lizunagia. Cette table représente la frontière par cette borne, une des soixante-six qui délimite la frontière franco-espagnole. Mais cette table de pierre, « Mahain Arria » en basque, joue un réel rôle de frontière puisque c’est sur cette table que sont signés tous les cinq ans les accords de Faceries (libre pâturage des ovins de part et d’autre de la frontière).

Ainsi, cette frontière est à la fois presque invisible (pas de barriérisation de la frontière), mais elle est pour autant délimitée par la 36e borne, et sert à renouveler un accord promettant la mise en place d’une frontière-zone pour les élevages.

Léonard Lefebvre


Catalogue des portails, Floirac (mars 2024)

Cette série photographique explore les frontières subtiles entre le privé et le public à travers les portails de mon quartier. Les portails, souvent négligés comme de simples éléments architecturaux, jouent en réalité un rôle crucial dans la définition des limites physiques et symboliques entre les espaces privés et publics. Chaque cliché capture l’essence de ces frontières, où le passage d’un côté à l’autre représente un changement de statut, d’accès et parfois même d’identité. Ces portails deviennent des symboles visuels de la transition entre deux mondes et invitent à réfléchir sur la nature des frontières géographiques et sociales.

Rosalie Piat


Ligne verte, Nicosie, Chypre (28 février 2024)

Cette photographie, prise à Nicosie, montre le quartier près de la Ligne Verte à Chypre, appelé la Zone tampon des Nations Unies. Je l’ai sélectionnée car elle représente une région neutre et démilitarisée établie en 1964 suite aux tensions entre les communautés grecque et turque de l’île mettant en avant une certaine perspective singulière aux défis liés à la définition des frontières et des territoires. Elle expose une division physique et politique, surveillée par les Nations Unies, symbolisant les difficultés de réconciliation entre les deux communautés chypriotes.

César Strodtbeck


Free Derry Corner, Bogside, Derry, Irlande du Nord (22 juillet 2023)

Ce cliché a été pris dans la ville de Derry (ou Londonderry), la deuxième plus peuplée d’Irlande du Nord, au milieu du quartier catholique du Bogside. On y voit le Free Derry Corner, un mur orné de l’inscription « Vous pénétrez maintenant dans le Derry libre » apparue en 1969 lorsque des barricades furent hissées pour empêcher la police d’accéder à plusieurs quartiers catholiques. Je vois le Free Derry Corner comme une frontière car il marque dans l’espace la volonté politique de rupture avec le Royaume-Uni. Il indique que l’on est entré en territoire nationaliste : le drapeau qui flotte dans le Bogside n’est pas l’Union Jack comme dans The Fountain, au Sud, mais celui de la République d’Irlande. Il est aujourd’hui devenu un symbole des frontières contestées.

Alban Rochelois

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